Le droit d’auteur et les easter eggs


Le droit d’auteur et les easter eggs

Éléments visuels uniques, originaux et souvent improbables dissimulés dans une œuvre visuelle, les easter eggs — ou œufs de Pâques en français — prennent généralement la forme d’un clin d’œil au public, comme une blague ou une référence culturelle. Ces éléments étant très difficiles à trouver, s’amuser à les identifier constitue une véritable chasse aux cocos !

À l’origine des easter eggs : le droit d’auteur

Popularisés par l’industrie du jeu vidéo à la fin des années 1970, la majorité des jeux contiennent aujourd’hui des easter eggs. Il faut dire que ce média est parfaitement adapté à ce concept. Il peut prendre la forme d’un tableau caché, d’un objet difficilement atteignable ou d’un bogue volontairement créé par les développeurs.

On doit ce concept au programmeur Warren Robinett, qui refusait de voir son titre Adventure, paru sur la console Atari 2600 en 1979, sortir sans que son nom y soit associé. Généralement, une salariée ou un salarié ne possède pas de droits d’auteur sur les contenus créés dans le cadre de ses fonctions

En effectuant une série d’actions complexes, un écran gris s’affichait avec la mention Created by Warren Robinett. Tout ça à l’insu de son employeur, la compagnie Atari.

Atari vit dans cette bravade une opportunité. La compagnie déclara qu’il s’agissait d’un easter egg et que dorénavant, tous ses jeux en comprendraient.

Les producteurs hollywoodiens ont eux aussi adopté l’idée dans les années 1980. Les films de Disney sont d’ailleurs reconnus pour leurs multitudes d’œufs de Pâques. Avez-vous déjà remarqué que Belle et le tapis volant d’Aladdin apparaissent dans Le Bossu de Notre-Dame ?

Protégez vos documents grâce aux easter eggs

Mise en situation : vous avez pris une photo du Stade olympique à partir d’un lieu très fréquenté du parc Maisonneuve.

Vous constatez que votre œuvre est exploitée sans autorisation et sans rémunération par une entreprise touristique de Montréal.

La direction de l’entreprise affirme que la photo leur appartient et qu’elle a été prise par leur employée. Même endroit, même heure, même météo.

Vos droits d’auteur sur la photo deviennent soudainement difficiles à démontrer.

En ajoutant un élément unique ou improbable à reproduire à votre photo, vous pouvez contrecarrer les prétentions de potentiels plagiaires. Par exemple, vous pourriez attendre qu’un oiseau passe dans le ciel ou tentez de cadrer un nuage aux formes particulières.

Pour une peinture de paysage, ça peut être un choix de couleurs inexistant dans la scène originale ou un élément unique glissé discrètement en arrière-plan… La seule limite est votre créativité.

Idée saugrenue ? Les créateurs de carte routière ont pourtant adopté ces méthodes depuis plusieurs années.

Avant les jeux vidéo, les cartes routières

Aussi invraisemblable que celui puisse paraître, il n’est pas rare que des cartographes soient plagiés par leurs concurrents.

C’est pourquoi les éditeurs de cartes routières font souvent usage de « rues-pièges » (trap street) et de « villes de papier » (paper town). L’astuce consiste à ajouter des rues et des villes inexistantes sur une carte. Quel cartographe sérieux ajouterait vos propres faussetés sur ses cartes ? Un exemple connu est celui du mont Richard au Colorado.