Situation financière des artistes : la précarité toujours au rendez-vous ?


Situation financière des artistes : la précarité toujours au rendez-vous ?

Qui dit printemps, dit budgets fédéraux et provinciaux. Les dernières semaines ont été riches en nouvelles économiques pour le milieu de la culture, notamment celui du livre. Des budgets importants ont été débloqués pour promouvoir les arts d’ici tandis que d’autres programmes ont fait l’objet de sévères critiques.

Le 17 mars 2021, la ministre québécoise de la Culture et des Communications Nathalie Roy annonçait une nouvelle aide de 4,08 millions de dollars afin d’encourager les Québécois et les Québécoises à consommer la culture locale à l’aube du nouveau déconfinement.

Tant les salles de spectacles et de cinémas, que les musées, les galeries d’art et le milieu du livre seront soutenus par cette nouvelle aide financière. Pour l’heure, l’essentiel des sommes sera voué à des campagnes de promotion pour attirer le public québécois dans les lieux de cultures.

800 000 $ pour #Jelisquébécois

Le milieu du livre touchera sa part du gâteau afin de faire accroître les visites en librairies. Une coalition d’organisations mettra à profit ces sommes pour lancer la 2e phase de la campagne Je lis québécois.

Comme pour la 1re phase, lancée en octobre 2020, la 2e phase consistera en une vaste campagne promotionnelle des livres et des libraires d’ici. Cette campagne sera accompagnée de nombreuses activités qui se tiendront dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, le 23 avril.

Derrière cette initiative se trouvent des organisations clés du milieu du livre, dont l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), l’Association des libraires du Québec (ALQ) et l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), qui pilote le projet.

Selon Arnaud Foulon, président de l’ANEL, cette campagne « profitera à l’ensemble de l’écosystème et mettra en valeur la riche bibliodiversité d’ici ». En ce sens, le site jelisquebecois.com, en ligne depuis l’automne, offre une vitrine aux librairies de quartiers du Québec.

Budget du Québec : 392 millions sur 6 ans

Le budget du Québec, dévoilé le 25 mars, prévoit bonifier les derniers plans de relance du secteur culturel. Des enveloppes seront notamment dédiées à « favoriser la création de liens entre la culture et l’éducation » et à « appuyer l’ambition numérique du milieu ». Deux dossiers sur lesquels le milieu du livre et Copibec sont déjà très actifs.

Le budget fédéral sera quant à lui dévoilé le 19 avril prochain.

La PCRE, pas aussi efficace que la PCU

Le 23 mars dernier, Le Devoir nous apprenait que la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), qui est venue remplacer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), s’avère inefficace pour protéger les créatrices et les créateurs canadiens.

Alors que 67 % des artistes québécois se sont prévalus de la PCU au printemps 2020, seulement 34 % ont bénéficié de la PCRE. Pourquoi ?

Contrairement à PCU, une prestation universelle se basant strictement sur le revenu, la PCRE s’apparente à l’assurance-emploi. Selon plusieurs artistes rencontrés par la journaliste Catherine Lalonde, l’obtention de la PCRE serait plus complexe. Les personnes requérantes doivent calculer tous leurs revenus et, comme pour l’assurance-emploi, elles doivent démontrer qu’elles n’ont pas refusé un « travail raisonnable ».

À l’aube d’une 3e vague, est-ce que les programmes financiers du gouvernement du Québec et la PCRE formeront un filet social suffisant pour protéger les artistes ?