Entrevue avec Mélanie La Roche, directrice générale du Festival BD de Montréal


Entrevue avec Mélanie La Roche, directrice générale du Festival BD de Montréal

 

À l’occasion de la 25e édition des prix Bédélys, Copibec s’associe pour la première fois au Festival BD de Montréal, qui se tiendra du 24 au 26 mai sur la rue Saint-Denis, en remettant deux bourses additionnelles de 500 $ aux lauréat·es des catégories Bédélys Québec et Bédélys jeunesse Québec. Les noms seront dévoilés le 23 mai prochain.

Pouvez-vous nous donner un aperçu de la programmation de cette 13e édition? Y a-t-il des événements incontournables à ne pas manquer?


Cette année, nous proposons plus de 60 activités gratuites. Pour la première fois, nous proposons des conversations dessinées grâce à La Fab à dessin de Télé-Québec. Les artistes échangeront sur des sujets en lien avec leurs bandes dessinées en plus de dessiner en direct pour le plaisir du public. On pourra découvrir Dans l’univers de Djibril Morissette-Phan et voir Caroline Lavergne et Anne Villeneuve échanger sur l’aquarelle et le voyage. Les tables rondes sont aussi toujours un coup de cœur personnel. Elles permettent d’approfondir certains thèmes qui marquent la bande dessinée, comme Environnement : avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités. Plusieurs ateliers de création, d’animations de dessin en direct et de Quiz BD seront aussi offerts.

Nous présentons également de nombreuses expositions extérieures dont Montréal imaginaire, qui nous fera redécouvrir différents aspects de la ville représentés en bande dessinée, 500 ans de résistance autochtone de l’artiste Gord Hill ou encore Les chercheuses en BD, qui valorise le parcours et les métiers des femmes qui font la science d’aujourd’hui.

Enfin, le festival est surtout un moment idéal pour rencontrer nos artistes préféré⋅es et faire de nouvelles rencontres grâce aux centaines d’heures de dédicaces.

Les prix Bédélys, organisés par le Festival BD de Montréal, en sont à leur 25e édition cette année. Comment le festival soutient-il et célèbre-t-il le talent des bédéistes au Québec?


Le festival s’ouvre le jeudi 23 mai avec la soirée de remise des prix Bédélys. Il s’agit d’un événement qui célèbre la qualité des œuvres d’ici (catégorie Québec, jeunesse Québec, indépendant francophone et anglophone) et d’ailleurs (catégorie étranger et jeunesse). Un total de 5 000 $ en bourses sera remis cette année, dont 2 bourses additionnelles de 500 $ grâce à Copibec.

Le FBDM produit également une exposition qui met de l’avant les finalistes durant tout le mois de mai à l’esplanade Tranquille au cœur du Quartier des spectacles, en plus de proposer une exposition qui présente les œuvres gagnantes et leurs créateurs et créatrices pendant le festival.


Organiser un festival de bande dessinée présente-t-il des défis uniques?


Un festival extérieur apporte toujours sa part d’imprévus, le principal étant la météo. Heureusement, avec une équipe polyvalente et bien préparée, on trouve des solutions et on peut accueillir les festivaliers et festivalières beau temps, mauvais temps. La piétonisation de la rue amène également son lot de défis, mais nous pouvons compter sur le soutien de la SDC Saint-Denis et de ses commerçant·es qui nous accueillent chaleureusement.


Comment décririez-vous la manière dont le public de Montréal et d’ailleurs perçoit la bande dessinée aujourd’hui? Avez-vous remarqué une évolution dans l’intérêt ou la compréhension de ce médium au fil des éditions du festival?


À chaque année, de plus en plus de gens viennent au festival pour célébrer la bande dessinée! La BD québécoise a atteint une reconnaissance accrue ici comme à l’étranger et la qualité de ce qui est produit en est la cause principale. Qu’on soit jeune ou adulte, qu’on préfère des lectures plus cérébrales ou légères, qu’on veuille rire ou pleurer, il y a une multitude de titres disponibles. Le FBDM se fait un plaisir de mettre de l’avant autant des artistes publié⋅es qu’autoédité⋅es, des artistes qui débutent et d’autres plus établi⋅es dans sa programmation. Notre festival, qui rejoignait davantage une communauté de passionné·es à ses débuts, facilite aujourd’hui la découverte du médium.


Quelles sont les tendances ou les évolutions que vous avez observées dans le domaine de la bande dessinée au cours des dernières années, et comment le festival y répond-il pour rester pertinent et stimulant pour son public?


La BD permet de raconter une variété de récits en plus de sensibiliser et de vulgariser une multitude de sujets. Dans les dernières années, des artistes qui publiaient en ligne sous forme de webcomics viennent présenter leurs livres au festival. On sent évidemment l’intérêt marqué pour le manga. Je suis loin d’être une experte, mais nous avons un comité de programmation chapeauté par notre directrice de la programmation, Virginie Mont-Reynaud, qui s’assure de suivre les nouvelles tendances en BD afin de repérer les artistes à inviter pour une programmation diversifiée et pleine de belles rencontres.